un roi et une reine qui étaient bien
fâchés de n'avoir point d'enfants. A la fin, pourtant, la reine devint
mère d'une petite fille, et ils en furent tout heureux.
On fit un beau baptême ; on donna pour marraines à la petite
princesse toutes les fées qu'on put trouver dans le pays (il s'en trouva
sept) afin que chacune d'elles lui fit un don, comme c'était
la coutume des fées en ce temps là.
Le roi lui fit donner un couvert ; mais il n'y eut pas moyen de lui donner un étui d'or massif, comme aux autres, parce que l'on n'en avait fait que sept, pour les sept Fées. La vieille crut qu'on la méprisait et grommela quelques menaces entre ses dents. Une des jeunes Fées, qui se trouvait auprès d'elle, l'entendit, et, jugeant qu'elle pourrait donner quelque fâcheux don à la petite princesse, alla, dès qu'on fut sorti de table, se cacher derrière la tapisserie, afin de parler la dernière, et de pouvoir réparer autant qu'il lui serait possible le mal que la vieille aurait fait.